Les pêcheurs en eau douce

La pêche professionnelle en eau douce constitue une activité ancestrale pratiquée par des entrepri­ses artisanales et le plus souvent individuelles. Elle représente un choix de vie, une vocation. Leur sim­ple présence témoigne de la qualité des milieux dont elle dépend étroitement. Cadencées par les rythmes biologiques des espèces et des saisons, les pêcheurs en eau douce sont à l'écoute des milieux.

Autrefois exercée sur l'ensemble des cours d'eau du territoire, la pêche professionnelle en eau douce ne perdure plus aujourd'hui que sur les principaux bassins fluviaux (estuaires et axes fluviaux : Loire, Garonne, Dordogne, Adour, Rhône, Saône, etc.) et les grands lacs français (Grand-lieu, Léman, Bourget et Annecy).

Si certaines techniques de pêche peuvent être utilisées depuis la rive, ce métier nécessite géné­ralement l'emploi d'un bateau, de petite taille, peu mécanisé et peu équipé.

Hors des estuaires où marins pêcheurs côtiers et pêcheurs en eau douce se côtoient et peuvent adopter des stratégies d'exploitation identiques, les différences entre les deux professions tiennent principalement aux milieux aquatiques qu'elles fré­quentent (taille, hydrologie des zones de pêche, autres usagers, etc.) et aux ressources naturelles qu'elles recherchent. Les techniques et les ca­lendriers de pêche, mais également les marchés auxquels les produits se destinent, en dépendent.

Cette activité nécessite de disposer des connais­sances approfondies de l'environnement naturel et de savoir-faire spécifiques. Les filets, les nasses et autres pièges, les lignes et les sennes constituent les engins de pêche les plus couramment utilisés en eau douce. D'autres techniques permettant la cap­ture passive des poissons migrateurs (lamproies par exemple), telles que les filets-barrages de la Loire, ont traversé les âges et appartiennent à notre patri­moine culturel.

Les pêcheurs en eau douce offrent une large gamme de poissons sauvages : corégone, sandre, brochet, perche, omble chevalier, friture, mulet, écrevisse, etc. Mais la saisonnalité de ce métier oblige la plu­part de ces pêcheurs à exercer en parallèle une autre activité (agricole ou liée à la restauration le plus souvent).

Selon l'espèce et les milieux considérés, les pê­cheurs commercialisent le produit de leur pêche en l'état ou après transformation, auprès de mareyeurs et poissonniers ou encore directement aux restau­rateurs et consommateurs. La vente directe oblige les pêcheurs désireux de stocker ou valoriser leurs productions, à s'équiper d'installations spécifiques et respectueuses des normes sanitaires en vigueur.

  • Vendredi, 29 Juin 2012